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les erreurs de l’église

IXe siècle, la pire époque de l’histoire au point de vue de l’ignorance et de la brutalité des mœurs ; mais à cette époque-là même Adrien ii reconnaît, selon la loi romaine, que le mariage n’est constitué que par le consentement des parties. Donc institution civile et de droit naturel seulement, malgré tous les sophismes imaginés pour brouiller la question. Deux siècles plus tard, Alexandre ii admet le même principe, Mais sans doute on exigeait autant que possible que le mariage fût béni par un prêtre, ce qui n’empêche pas qu’alors encore on admettait comme valide le mariage fait seulement en présence de témoins non ecclésiastiques. Grégoire VII survient et s’empare des deux pouvoirs. Et dès que l’Église les tint comme elle sait tenir l’exploitation des fidèles par l’extension de plus en plus abusive des dispenses prit des proportions incroyables et dure encore, quoique sous un forme mitigée. Et encore ne faut-il pas oublier que si on a considérablement diminué le taux des dispenses en France où le gouvernement savait quelquefois résister à la Curie, il est resté parfaitement énorme et abusif dans les pays où l’Église était souveraine comme l’Italie et l’Espagne.

Néanmoins, malgré l’abus de juridiction commis par Nicolas ier, puis par Grégoire VII, le contrat reste séparé du sacrement en France et aussi, je crois, en Allemagne.

J’ai dit plus haut que le mariage n’avait été défi-