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les erreurs de l’église

en réglait elle-même le partage. Mais naturellement les bâtards de ses prêtres devaient se montrer un peu généreux, sinon elle écornait largement les successions. Néanmoins quand le père ne l’avait pas oubliée les enfants étaient assez bien traités. Elle était bien autrement dure et inexorable pour les enfants légitimes des fidèles dont les legs n’avaient pas été à la hauteur de ses convoitises, et elle envoyait les pauvres corps à la voirie.

XXI


« Le mariage a été institué par J. C. », disent les catéchismes.

Eh bien ! rien n’est moins exact. L’idée même de sacrement ne remonte pas à Jésus puisque le mariage n’a été admis comme sacrement qu’au xiie siècle, comme nous venons de le voir, et que c’est des conciles et nullement de Jésus qu’il a reçu sa forme. Saint Augustin dit bien que le mariage peut être considéré comme un sacrement, mais il ne s’est certainement jamais douté que ce sacrement pût être produit par les conjoints eux-mêmes, pas plus que le baptême ou l’eucharistie qu’il assure remonter seuls à Jésus.

On nous parle des noces de Cana. Eh bien ! ces noces de Cana se faisaient sous l’empire de la loi juive et des coutumes juives. Jésus y assiste comme ami de la famille, mais il ne change rien à la forme du mariage tel qu’il se pratiquait alors. On assure