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les erreurs de l’église

par exemple, et encore aujourd’hui à ceux de l’Amérique espagnole ?

Ce sont donc les légistes — on ne peut trop le redire — qui ne se sont pas trompés sur les principes qui doivent régir la grande question du mariage pendant que les docteurs en droit canon n’ont fait que patauger ici comme sur le prêt à intérêt, comme sur la sorcellerie, et ont méconnu les principes les plus élémentaires. Et la théologie a fait mieux encore. Elle a défini comme péchés graves chez les gens mariés des choses qui ne peuvent pas arriver, des données fausses en fait, des impossibilités physiques ! Elle a affirmé et affirme encore certaines choses dont la science a démontré la parfaite absurdité, ou la non-existence.

Autre atteinte à l’intégrité de la famille. Le droit canon reconnaît la bâtardise. Il le fallait bien, presque tous les prêtres, pendant des siècles et des siècles, se faisant une famille par le concubinage. Et souvent ils avaient des enfants de différentes femmes. C’est l’Évêque Pélage (Alvarez Pelayo) qui nous apprend au xive siècle que les fils de prêtres étaient presqu’aussi nombreux que les fils de laïcs. Le droit canon rendait les bâtards des prêtres aptes à succéder à leur père.

Il fallait bien aussi protéger les fils de ces cardinaux qui laissaient toujours derrière eux des enfants et presque toujours de grandes fortunes parce que la simonie, ou vente des bénéfices ecclésiastiques,