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IX
avant-propos

Les défenseurs de l’Église me rappelleront sans doute ici qu’elle a reçu une délégation divine devant laquelle les délégations humaines doivent disparaître. Quand ces Messieurs voudront bien nous démontrer philosophiquement et historiquement le fait de leur délégation divine il sera temps de discuter la question. Et comme cette démonstration n’a pas encore été faite ; comme les démonstrations sont même toutes dans l’autre sens, nous n’avons guère à nous préoccuper de ce qui est pur enfantillage en droit naturel et social.

Il serait temps en vérité que l’arrogance ecclésiastique comprît la nécessité de modifier un peu ses allures du moyen âge. Alors l’Église marchait en tête de l’humanité. Aujourd’hui elle se traîne péniblement à la remorque de la société moderne, ce qui devrait lui inspirer au moins un peu de modestie. Il y a malheureusement encore 150.000.000 d’hommes qui regardent les prétentions de l’Église comme l’expression d’une infaillibilité divine. Les hommes qui pensent font au moins à Dieu l’honneur de ne pas faire remonter jusqu’à lui les petites insanités du système ecclésiastique. Mais il n’en est que plus nécessaire de les montrer sous leur vrai jour. De ce que l’on a obtenu en ce siècle quelques avantages de détail sur cette énorme puissance qui étreint le monde catholique dans ses serres, nombre de bons esprits croient qu’ils peuvent s’endormir sur ces modestes conquêtes. C’est à mon