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les erreurs de l’église

XVIII


Il fallait donc ménager une transition. Voilà pourquoi on arrangea le plus adroitement qu’il fut possible ce charmant et nouveau système si éloquemment, mais si peu logiquement défendu, par le R. P. Didon, en faisant in petto la série de raisonnements que voici. On a dû les faire puisque le résultat s’est produit.


On s’est clairement trompé autrefois en faisant du mariage un sacrement au même titre que les autres sacrements. On aurait vraiment dû voir, du viiie au xiiie siècle, que le mariage, de sa nature, n’appartenait à aucun point de vue au domaine métaphysique. Il est vrai que l’on était dans une grande ignorance alors, mais malheureusement on n’a pas vu cela même à Florence et à Trente. Il faut pourtant bien admettre entre nous que le mariage est un acte physique au premier chef. Comment le Saint-Esprit ne nous a-t-il pas insinué une chose si évidente ? Il aura peut-être vu que nos illustres prédécesseurs étaient tellement déterminés à s’emparer de tout, même dans l’ordre purement social, politique et civil, qu’il n’eût peut-être pas réussi à les arrêter. Comme il doit nous connaître c’est probablement cela qui est vrai.

À présent il nous faut absolument sortir de l’impasse où nos prédécesseurs nous ont engagés. Que devons-nous faire pour en sortir sans discrédit ? La chose n’est pas absolument facile. Mais enfin comme rien n’est impossible à la foi qui peut transporter un mûrier et même une montagne sans y toucher, cherchons un peu.

Tiens ! voici une idée ! Elle ne vient pas du Saint-Esprit,