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me : s’est la propriété en chair humaine : c’est la plus emphatique négation de tous les droits comme de tous les devoirs : c’est le champ libre donné aux instincts les plus arbitraires, aux passions les plus incontrôlables de notre nature : c’est le pouvoir illimité, discrétionnaire d’un individu sur un autre : c’est l’avilissement irrémédiable infligé à une race, c’est le droit de la dépravation sous toutes ses formes offert à une autre race : c’est l’immoralité encouragée, c’est la brutalité du despotisme personnel autorisée : c’est la réduction impie de la créature raisonnable à l’état de la brute : c’est, en dernière analyse, (il me faut créer un mot pour définir plus exactement le système) c’est la bestialisation systématisée de l’espèce humaine !

L’esclavage, au moins comme il existait dans le sud des États-Unis, c’est la destruction de la famille, sa négation de tous les jours de tous les instants ; c’est la famille vendue en détail, le père ici, la mère là, le fils ailleurs, la fille plus loin encore ; ce sont des êtres qui, quoiqu’on en dise, s’aiment comme nous nous aimons, qui sont forcément dispersés aux quatre vents du Ciel ;