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Et en effet Messieurs, s’il est quelque chose qui démontre que l’esclavage pervertit et corrompt tout ce qu’il touche, c’est incontestablement le fait d’un prêtre entreprenant la défense de l’esclavage, c’est-à-dire démoralisé par l’esclavage au point de se déclarer partisan d’un système qui n’engendre que des crimes et que sa foi réprouve !

Et pourtant, Messieurs, quand on y songe de sang froid, quel si grand crime y a-t-il donc d’être abolitionniste ? Tout le monde chrétien, tout le monde civilisé, n’est-il pas abolitionniste ? Il n’y a que chez les planteurs, chez ceux qui vivent du sang et des sueurs de l’esclave, que l’abolitionnisme est un crime ! Dans tout le reste du monde c’est une vertu ! !

Et veuillez remarquer que l’abolitionnisme, aux États-Unis, n’a jamais signifié révolution, insurrection, ou même excitation à la révolte parmi les noirs. Jamais cela n’est entré dans l’esprit d’un homme sérieux au Nord !

Ceux qui voulaient l’abolition de l’esclavage n’ont jamais songé qu’à son abolition régulière, légale, graduelle et obtenue au