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Si tous les Clergés des États-Unis s’étaient énergiquement unis dans une croisade contre l’esclavage et l’eussent flétri comme la plus immorale, la plus anti-sociale, la plus anti-chrétienne de toutes les institutions humaines, il aurait succombé depuis longtemps devant un pareil déploiement d’énergie ; mais au lieu de le flétrir on le prônait comme présent céleste !… Naturellement l’égoïsme en profitait et les planteurs rémunéraient libéralement un Clergé qui faisait si bien leurs affaires en donnant ainsi tête baissée dans une association d’idées coupable et immorale.

L’idée que j’exprime ici frappait bien les esprits d’élite qui avaient l’esclavage en horreur, mais une fois la fausse direction donnée, une fois la gangrène attachée au corps enseignant, rien que le baptême de la révolution et du sang ne pouvait le régénérer.

« Le temps viendra » disait le révérend Albert Barnes, de Philadelphie, « où, dans toutes les dénominations chrétiennes, on annoncera que le trafic des corps et des âmes des hommes, des femmes et des enfants est détruit à jamais ; mais pour arriver là que faut-il ?