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les faits affreux de promiscuité et de débauche précoce chez les jeunes gens que l’esclavage causait. Néanmoins tous se taisaient également !

— On n’eût pas permis à un prédicateur de flétrir ces abus, disent certaines personnes, avec plus de bon-vouloir que de discernement.

Messieurs, cela me parait être une assez gauche justification d’une mollesse passablement inusitée dans les autres pays chrétiens ! Depuis quand donc l’homme de la religion est-il tenu d’attendre le bon plaisir de son troupeau pour lui prêcher le devoir, et lui indiquer la bonne voie qu’il a quittée ?

J’admets même qu’il pût y avoir quelque danger, dans cette société pervertie et essentiellement démoralisée d’esprit, d’âme et de cœur, à faire inflexiblement son devoir ; mais Messieurs, quand il s’agit des obligations les plus impérieuses de la conscience, ce n’est pas aux Clergés qu’il appartient de montrer l’exemple de la mollesse ! Quand le mal domine, ils sont tenus de le combattre ; car s’ils ne remplissent pas leur mission qui est de le flétrir et de faire dominer