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D’ailleurs une très grande proportion des noirs, sinon la majorité, avaient leurs femmes et leurs enfants sur d’autres plantations. Cette habitude avait ce bon côté qu’ils n’étaient pas exposés à voir leurs femmes et leurs enfants roués de coups sous leurs yeux, ce qui leur ôtait l’occasion d’intervenir, et les portait moins à l’insubordination ; mais aussi, n’ayant pas leurs femmes avec eux, se trouvant toujours entassés dans leurs huttes sans distinction de sexe, la plus révoltante promiscuité régnait sans obstacle et sans contrôle.

Et puis, chez nous, au moins, on soutient l’homme du culte dans ses efforts pour faire disparaître le concubinage ; chez les planteurs on ne lui permettait pas un mot là-dessus ! S’il prêchait aux noirs la soumission aveugle, tout allait bien ; mais s’il eût osé dire aux noirs que devant Dieu il n’y

    la séparation par la vente de l’un des conjoints, fait de force majeure, disait-on, puisque les esclaves n’étaient pas des agents libres.

    Mais on avait beau dire aux deux conjoints qu’ils se devaient fidélité jusqu’à la mort, quelle influence cette injonction pouvait-elle avoir sur eux une fois séparés et en présence de nouveaux prêtres qui devaient ignorer le fait d’un mariage antérieur ?