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en sens exactement inverse ! Ce n’est pas la famille que l’on permet au nègre, c’est la production des enfants qu’on lui impose ! Selon la nature il a des enfants, mais selon le système il n’a que des petits ! L’esclavage, c’est cette infamie du concubinage organisé par la loi !

— Mais on permettait aux nègres de se marier !

— Et ce mariage-là même était un concubinage, c’est-à-dire une immoralité de plus, car le mariage temporaire n’est pas le mariage. Mieux eût valu ne pas les marier que de les marier pour leur arracher plus tard leurs femmes et leurs enfants ![1]

  1. J’ai dit, dans ma troisième lecture, page 187, que chez les catholiques, on ne mariait pas les esclaves. Je me suis convaincu depuis que c’est là une erreur. Souvent les esclaves se mariaient devant le prêtre. Si on séparait les époux au bout de six mois, eh bien, c’était tout simplement un malheur. Et comme l’état ne tenait pas régître de ces mariages, une fois les époux séparés, rien ne les empêchait de se marier de nouveau à cent lieues plus loin.

    Je dois dire néanmoins que le prêtre informait les époux qu’ils se devaient fidélité jusqu’à la mort, et ne la bornait pas au fait d’inexorable nécessité qui, dans quelques sectes protestantes, était accepté comme raison suffisante d’un nouveau mariage. Cette « inexorable nécessité » était