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n’essayons pas de pallier avec des mensonges les maux de la classe pauvre. Ces maux nous les déplorons, et leur adoucissement forme le sujet constant des études du législateur ou de l’économiste. Dans nos sociétés libres nous gémissons sur les privations et les souffrances des ouvriers, sur la dégradation des populations pauvres des grandes villes, et il se dépense des sommes énormes pour les moraliser et les soulager ! Que voyez-vous chez les planteurs ? La dénégation entêtée des maux du système ; le refus obstiné, persistant, d’avouer le fait de ses effroyables immoralités ! Nous avouons le mal et nous en cherchons le remède : les planteurs nient les misères les plus poignantes, les plus épouvantables horreurs pour se débarrasser de l’obligation de les soulager ou de les faire disparaître !

Je ne puis pas croire à la sincérité d’un planteur qui nie l’amour maternel chez la négresse, qui nie la pudeur chez sa propre fille parce qu’elle a un peu de sang nègre dans les veines !

Je déplore la férocité du maître d’esclave qui fait mourir celui-ci sous le fouet ; qui punit avec cruauté la femme qui hésite à se