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Il était rare de voir les esclaves amenés devant les tribunaux, car pour quelque faute qu’ils commissent ils étaient toujours punis par le maître. Ne sortant d’une plantation qu’avec un permis, on savait toujours où ils étaient. Volaient-ils quelque chose, le maître seul était responsable, payait et fouettait l’esclave en proportion de l’importance de la restitution qu’il lui fallait faire.

C’est principalement dans les cas de commission de crime que l’on appliquait aux esclaves les divers instruments de torture que je vous ai décrits. Pour les fautes ordinaires, le fouet était plus commode parce que le surveillant le portait toujours sur lui.

Si un esclave marron commettait quelque crime, et qu’on le saisît, il était infailliblement tué s’il offrait la moindre résistance ; donc la loi n’avait plus rien à y voir. S’il se laissait prendre, on le rendait à son maître, à moins de quelque chose d’extraordinaire dans son crime. Dans ce dernier cas, au lieu de le livrer aux tribunaux, on le pendait à un arbre de la route ou on le brûlait vif, comme je vous l’ai fait voir. Voilà pourquoi les punitions d’esclaves par les cours de jus-