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Mais certaines gens avaient aussi des recettes à eux pour se passer des chiens qui coûtaient toujours un peu cher.

Un maître d’esclave disait à un voyageur, M. Olmsted, qui a écrit un excellent ouvrage sur le Sud :

« Je puis vous enseigner comment guérir un nègre de l’envie de se sauver.

« Un vieux bonhomme que j’ai connu en Géorgie, guérissait toujours les siens ainsi. Quand un nègre avait déserté et qu’il l’avait rejoint, il l’attachait par la jambe, à la hauteur du genou, à un billot, de manière à ce qu’il ne pût remuer. Alors il prenait une paire de pinces et lui arrachait complètement un ongle d’un orteil. Cela fait il lui disait que s’il désertait encore il lui en arracherait deux, et que s’il recommençait encore il irait jusqu’à quatre. Il n’eut jamais besoin de recourir à cette excellente recette plus de deux fois : Elle les guérissait toujours de l’envie de courir. »

Un des côtés saillants de cette société sans frein, sans respect des droits individuels ou de la légalité, c’était l’audace, le mépris de toute décence avec lesquels on se faisait justice à soi-même, c’est-à-dire avec