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malheureux ne fut exprimé par cette foule avide de sang et de torture.

J’ajouterai un dernier fait, parce qu’il m’a été communiqué ces jours derniers par un de mes amis, qui a demeuré longtemps dans la Louisiane, et qui m’a rendu le service de m’écrire pour me communiquer quelques détails importants.

« J’ai vu un jour, m’écrit-il, une quinzaine de nègres marrons arriver à la prison de N… sous la conduite d’un traqueur[1] de nègres. Cet homme avait huit chiens avec lui. Il s’était comme de raison formé un rassemblement autour du groupe que formaient les nègres et les chiens, en attendant que la prison s’ouvrît.

Un des assistants demanda en riant au traqueur si ses chiens mordaient bien.

Pour toute réponse le bourreau fait signe à l’un de ses chiens et pointe avec son fouet l’un des nègres qui lui tournait le dos.

Le chien ne fit qu’un bond sur le malheureux et lui saisit une jambe entre ses dents. Comme vous pouvez penser, le nègre

  1. Expression consacrée à la Louisiane.