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ves, avait au contraire un intérêt tout opposé.

Quand on récoltait la canne à sucre, le traitement des matières récoltées et la fabrication du sucre exigeaient un travail incessant. Ici encore l’intérêt et l’humanité étaient aux antipodes de l’un de l’autre.

M. Samuel Blackwell, de Jersey City, qui avait visité nombre de plantations à la Louisiane disait :[1]

« Les planteurs m’ont généralement avoué qu’ils se trouvaient obligés de faire travailler si fort leurs esclaves pendant les dix semaines de la saison des sucres qu’ils les ruinaient physiquement en cinq ou six ans. Car, disaient-ils, une fois les procédés commencés il faut les pousser sans cesse, jour et nuit, et comme il ne nous serait pas possible de donner de l’emploi toute l’année aux esclaves que nous pourrions employer au travail extra de la saison des sucres, il nous faut bien obtenir ce supplément de travail de notre nombre ordinaire. »

  1. Suppressed book about slavery. 227