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longue suite de mauvais traitements. L’esclave ne se livrait qu’à bonne enseigne. Rien n’était difficile comme de lui inspirer une confiance entière ; et il ne parlait sans déguisement que quand il était parfaitement sûr de ne pouvoir être trahi. Il n’y a peut-être pas eu un voyageur sur cinquante, dans le Sud, qui ait pu obtenir des nègres des réponses sincères, car leur état de sujétion et le despotisme absolu et terrible qui pesait sur eux les rendaient excessivement dissimulés.

Je ne veux certes pas nier que ceux qui prenaient des informations ne pussent parler à des nègres réellement satisfaits de leur sort. Cela arrivait très souvent dans les bonnes familles, mais il est incontestable que bien souvent aussi on recevait des réponses dont le seul objet était de donner le change au questionneur et de le dérouter. Et ceci était vrai de la plupart des nègres des plantations.

Passons maintenant à quelques autres détails, aux ventes d’esclaves, par exemple, car c’est ici que l’immoralité et la cruauté inouïe du système se montraient avec le plus d’évidence. Pas le moindre sentiment de la