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que dans un grand nombre de familles, ils l’étaient réellement, mais parlons des esclaves des plantations, ceux que l’on appellait les field hands. On ne pouvait que difficilement leur parler hors de la présence du maître ou d’un surveillant, car cela était toujours vu de très mauvais œil, et à moins d’être parfaitement recommandé cela était excessivement dangereux, témoin le pauvre italien Costa dont je vous ai parlé.

Eh bien, un voyageur en visite chez un planteur demandait à un esclave s’il désirait sa liberté.

— Oh non, répondait invariablement l’esclave, je suis content. Mais cela se passait en présence du maître, ou de quelqu’un de la maison.

La tentative se renouvellait plus tard hors de la présence du maître. Même réponse de l’esclave. Cela paraissait concluant.

Et pourtant comment voulait-on que cet esclave répondît franchement à un inconnu, ami de son maître et bien venu de lui ? Évidemment l’esclave devait avoir de la défiance, car la moindre indiscrétion de l’étranger pouvait lui être fatale et lui valoir une