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rais qu’il voudrait bien répondre franchement aussi.

— Que voulez-vous savoir ? répondit M. N avec un peu de surprise et d’embarras.

— Le voici M. Voulez-vous bien me dire pourquoi vous m’avez affirmé, lors de ma première visite ici, que les esclaves étaient bien traités ; que les feuilles abolitionnistes calomniaient les planteurs, et qu’après examen je changerais d’opinion sur le système ?

— Pour vous dire la vérité, répondit M. N en rougissant un peu, je ne savais pas alors que vous aviez l’intention de visiter l’intérieur du pays.

Là-dessus Madame N me dit : « J’ai dit à M. N, Monsieur, quand vous nous avez eu quittés, qu’il vous avait trompé, et voici l’excuse qu’il m’a donnée. » « L’esclavage, dit-il, ne sera jamais aboli : ce Monsieur ne peut rien pour améliorer le sort des esclaves, et il vaut autant le renvoyer au Nord satisfait sur ce point que de lui laisser des raisons de s’inquiéter de ces choses »

Mais souvent les esclaves eux-mêmes se disaient contents. Cela se comprend parfaitement. D’abord il est incontestable