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ayant été vu parlant à des nègres dans la rue, quoiqu’il n’y mît pas l’ombre de mystère et que ses allures n’eussent rien de suspect, on en prit ombrage et il se vit tout-à-coup assailli par cinq ou six dogues qui le mirent en sang en quelques secondes et le mutilèrent affreusement. Quand on le débarrassa des chiens il était dans le plus pitoyable état, ses habits et sa chair tombant en lambeaux. Il voulut se plaindre aux autorités mais on lui signifia qu’un blanc étranger s’exposait beaucoup en parlant aux noirs. Voilà tout ce qu’il put obtenir !

Voyons, tous ces faits ne démontrent-ils pas une grande férocité de mœurs ? Cela serait-il souffert ici, toléré une seule minute ? Laisserait-on ainsi manger un homme par les chiens ? Les autorités se moqueraient-elles impitoyablement d’un malheureux déchiré par 5 ou 6 dogues ? N’auraient-elles pas quelqu’autre réponse à lui donner que : « Mais mon cher, vous parlez à nos noirs en pleine rue !  ! »

Voilà un grand crime, en vérité !  !

J’admire de tout mon cœur quelquefois les gens qui viennent nous réciter des églogues sur le bonheur des noirs, sur l’institu-