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des hommes avides de gain, des hommes de caractère difficile, des maîtres impérieux et exigeants, des hommes à passions brutales, viles, cruelles, effrénées, ne fussent pas maltraités ? De ce qu’il y avait de bons maîtres pouvez-vous raisonnablement conclure qu’il n’y en avait pas de mauvais ? De ce que vous n’avez vu que les bons pouvez-vous légitimement conclure que les mauvais n’existaient pas ? Si, de tout ce que je vous ai dit, je concluais que tous les planteurs étaient des bêtes féroces, ne me diriez-vous pas avec toute raison que cette conclusion est absurde ? Eh bien, comment pouvez-vous, de ce que vous avez vu dix, vingt, cinquante familles qui traitaient bien leurs esclaves, conclure avec certitude que dans les localités même que vous avez visitées, il n’y en avait aucune qui leur fissent subir des traitements odieux ?

Vous ne voulez pas que je conclue du particulier au général et voilà que pour soutenir votre thèse vous tombez forcément dans cet écart, dont je me suis préservé moi, car la proposition que je soutiens n’est nullement qu’il n’y avait pas de bons maîtres, mais que l’atroce législation