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correction et l’excitation devient considérable dans l’endroit. On ne parle que de « l’horrible outrage » commis par ce nègre qui avait voulu protéger une femme qu’il aimait. Un rassemblement se fait et on propose de pendre le nègre sur l’heure ! Après délibération néanmoins on nomme un comité chargé de faire rapport. Le comité, par son président le Col. Reid, fait, séance tenante, le rapport que voici :

« Votre comité a décidé que l’esclave recevrait mille coups de fouet sur ses reins nus. Deux cents coups seront administrés ce soir et le reste de temps à autre selon que le comité jugera que le nègre pourra le supporter. Nous recommandons qu’un comité de trois citoyens soit nommé pour administrer la correction, et aussi que la personne qui a été blessée par l’esclave ait, le privilège de lui administrer les 200 derniers coups. »

Il était impérieusement nécessaire, en effet, que le fouetteur banal rétablît sa dignité dans tout son lustre en montrant son savoir faire en fait de torture et en se vengeant sans danger de celui qui l’avait frappé.