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échappe à la punition, que l’acte de battre un esclave jusqu’à ce qu’il en meure ait eu lieu en présence des noirs seulement. Comme la loi n’admet pas leur témoignage, les crimes des blancs dont ils sont témoins restent nécessairement impunis. Le coupable échappait aussi à toute punition s’il était seul avec le noir mort des suites du fouet. La loi le présumait bien coupable, dans ce cas, mais elle lui permettait de se justilier par son serment ! !

Mais, me diront les défenseurs de l’institution, (et il n’y en a pas qu’au Sud, j’ai entendu de très bons esprits la défendre même en Canada) on assimile dans certains états la correction des esclaves à celle des enfants et des apprentis. Voyez par exemple cette loi du Missouri qui établit expressément que : l’homicide sera excusable quand il arrivera par accident, ou par malheur dans chacun des cas suivants : « 1.o en corrigeant légalement un enfant, un apprenti ou un esclave. »

D’abord, Messieurs, on m’accordera bien que cette loi est déjà passablement féroce, car au fond que signifie-t-elle, sinon que l’homicide d’un enfant ou d’un esclave, qu’un