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nombre d’années le meurtre d’un esclave n’était puni que d’une amende pécuniaire. On a fini néanmoins par décréter que le meurtre prémédité d’un noir serait une offense capitale, mais cette disposition est rendue illusoire, dans le plus grand nombre des cas, par la nature même de l’institution qui déclare le témoignage d’un noir non-admissible en loi. D’ailleurs tous les commentateurs s’accordent à établir :

« Que le maître peut, dans sa discrétion, infliger aucune espèce de punition à son esclave. »

« Sans doute, ajoutent-ils, le meurtre du noir par suite d’une punition corporelle n’est pas autorisé par la loi positive, au contraire, la lettre de la loi comporte clairement la défense de priver un esclave de la vie ou d’un membre ; aussi n’est-ce pas la loi qui n’existe pas, c’est seulement le moyen de mettre la loi pratiquement en force, d’en rendre l’observation certaine. »

Il est incontestable que la loi défend le crime, le meurtre de l’esclave ; mais si le malheur arrive, eh bien, elle ne le punit pas ! Et il suffit pour que le coupable