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n’ont pas été examinés ? Je ne sais si S. G. a éprouvé beaucoup de satisfaction à bâtir péniblement un syllogisme aussi discordant, mais j’avoue que moi, son adversaire, j’ai éprouvé un plaisir infini à le lire, car il explique admirablement tout un passé d’injustice. Si S. G. se console habituellement avec des raisonnements de ce calibre, je comprends sans peine qu’elle ne puisse jamais arriver à se définir à elle même ses erreurs ou ses torts.

Mais je découvre malheureusement presqu’à chaque phrase une petite blessure à la bonne foi. S. G. vient nous affirmer que le Nouveau-Monde s’est de suite soumis à son Ordinaire ! Eh bien on ne comprend pas qu’un homme puisse venir faire de pareilles assertion à ceux qui ont lu ce qui s’est écrit. D’abord personne n’ignore qu’Elle n’a elle-même donné l’avis au N. M. que quand toutes les injures possibles et impossibles ont été dites à l’Archevêque, et s’il est un fait notoire ici, c’est qu’en prononçant même la phrase hypocrite mais ronflante : « Nous sommes fils de l’obéissance ! » le Nouveau-Monde a maintenu tout ce qu’il avait dit, n’a pas fait la moindre excuse à celui qu’on l’invitait à respecter et qu’il insultait depuis deux ans, et n’a pas fait la plus légère admission qu’il fut allé trop loin ! Et S. G, vient nous affirmer que c’est une soumission empressée ! En vérité, quand on lit de pareilles choses, il faut se tâter pour se convaincre que l’on a bien lu ! L’affirmation que le Nouveau Monde s’est de suite soumis ressemble singulièrement à cette autre assertion de S. G. que les catholiques de l’Institut qui ont fait un appel au Pape étaient rebelles malgré l’appel ! Quand un homme jouit d’une aussi heureuse faculté d’appréciation des actes d’autrui, il me paraît avoir grand besoin de l’ange de St. Raymond de Pennafort.

Non ! cette dernière lettre à l’Archevêque met plus que jamais Sa Grandeur dans son tort ! Cette lettre porte avec elle sa propre condamnation. Elle prouve que même avec ses supérieurs et ses collègues, S. G. ne veut jamais céder, jamais avouer un tort, jamais revenir sur une erreur, jamais avouer qu’elle ait pu se tromper ! Et quand on agit ainsi avec ses supérieurs et ses égaux, que n’a-t-on pas pu faire avec ses inférieurs ou ses administrés ? (18 Avril 73)