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je soutiens que cela prouve ! Galilée a tu quelque chose ? Il y avait donc quelque chose à taire. Ah ! ce silence obstiné il ne l’a pas gardé sans de bien graves raisons !

Non seulement Galilée ne voulait rien révéler sur son procès, mais Niccolini lui ayant demandé si on lui avait défendu d’en parler, il ne put pas même tirer de lui un oui ou un non, et la figure de Galilée resta strictement impassible, « sauf, » dit Niccolini, « une légère rougeur qui colora ses joues, ce qui me fit juger qu’il devait y avoir quelque chose. » Que pouvait être ce quelque chose ? On le devine sans peine !

L’Inquisition avait l’habitude de faire jurer à ses victimes de ne rien révéler, soit par écrit, soit en paroles, soit par simples signes, de tout ce qui avait pu leur arriver pendant leur détention : le tout sous peine d’emprisonnement sous bon plaisir dans les prisons secrètes. Or, ceux qui avaient déjà passé par les prisons ordinaires n’avaient, certes, nulle envie d’essayer les autres ! Eh bien ! Galilée a dû, lui aussi, faire cette promesse ; et la preuve qu’il l’a vraiment faite, c’est qu’il l’a tenue !

Enfin, Niccolini, qui l’a reçu au sortir des mains de l’Inquisition, écrit à son gouvernement : « Dieu veuille que nous soyions à temps, car il me semble bien affligé, bien tombé et bien brisé. » Que signifient ces mots, être à temps, bien brisé ?

N’est-il pas raisonnable de conjecturer qu’ils se rapportent bien plutôt au corps qu’à l’esprit ? D’ailleurs les mémoires du temps prouvent qu’après son procès il souffrait d’une hernie, incommodité dont il ne se plaignait pas auparavant ! Or, la hernie était une conséquence presque habituelle du supplice de la corde.

Eh bien ! de toutes ces citations, de tous ces faits, de toutes ces analogies, de toutes ces coïncidences, de tous ces témoignages, de toutes ces présomptions, peut-on tirer d’autre conclusion que celle-ci : GALILÉE A VRAIMENT ÉTÉ TORTURÉ !

J’ai dit que je tirais des inductions ! Ne pouvais-je pas dire, sans m’exposer à être taxé de légèreté, que j’apportais des preuves concluantes, décisives ?

N’y a-t-il pas mille faits historiques moins appuyés dont personne ne songe à douter ?

La condamnation de Galilée fut transmise avec toute