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On mettait la plus grande prudence même dans l’énonciation de la vérité.

C’est à son retour de Rome que Galilée inventa le microscope.

Tous les prodiges, toutes les merveilles de la création se trouvèrent ainsi dévoilés. Après le domaine de l’infiniment grand vint celui de l’infiniment petit ; après les soleils des sphères sans limites, les êtres invisibles, quoiqu’organisés, de notre terre ; après l’explication de ce monde dans lequel des millions de lieues ne forment qu’un point inappréciable de l’espace, l’exploration de cet autre monde non moins merveilleux dans lequel des millions d’êtres organisés peuvent vivre sur un pouce quarré d’étendue ! Galilée avait en quelque sorte embrassé les deux infinis.

En 1612 Galilée publia son remarquable ouvrage sur les corps flottants.

Le Grand Duc de Toscane réunissait quelquefois les savants de Florence pour les faire discuter en sa présence sur les questions scientifiques qui occupaient leur attention. Dans une de ces discussions, quelques professeurs péripatéticiens prétendirent que c’était surtout la figure d’un corps plongé dans l’eau qui lui donnait la faculté de surnager, et non son poids intrinsèque. D’après cette lumineuse théorie, un morceau de fer taillé exactement comme un morceau de bois devait également flotter. Galilée n’eut, comme de raison, pas de peine à démontrer l’imbécilité et l’ignorance de ses adversaires, et c’est à cette occasion et pour les réfuter plus pleinement qu’il composa l’ouvrage dont je viens de parler, qu’il intitula : « Discours sur les choses qui surnagent et se meuvent dans l’eau. »

Galilée y établit la véritable théorie de l’équilibre des corps flottants et y cite de nombreuses observations qu’il avait faites lui-même, de phénomènes naturels qu’il explique d’après les vrais principes de la physique moderne. On y trouve pour la première fois établi le principe des vitesses virtuelles dont il déduit les principaux théorèmes de l’hydrostatique. La puissance de conception de cet homme extraordinaire était si grande qu’il semblait posséder l’intuition des lois fondamentales de la nature.

Cet ouvrage souleva d’incroyables clameurs et essuya les plus furieuses critiques de la part des moines péripatéticiens qui attaquèrent Galilée avec un acharnement dont on ne