fait des présents à un Évêché, pour se voir traiter ensuite comme un débiteur de mauvaise foi ! !
V. G. a le courage de parler de mes écrits astucieux ! Est-ce donc un acte de complète franchise, Mgr. que le refus de reconnaître des billets que l’on n’a pu nier avoir été donnés à compte de ma souscription ? « Je n’en sais rien, » m’a dit M. le Secrétaire, devant les deux témoins ; et il y a quatre mois qu’il consulte ses livres bien tenus à propos de ces billets ! Ils portent l’endossement du procureur de l’Évêché ; c’est lui qui en a reçu l’escompte ; j’en offre le certificat de la Banque, et l’on me dit que c’est inutile ! Et c’est moi, pardessus le marché, qui fais de l’astuce ! !
Que dit-on, Mgr. d’un laïque qui a recours à ce genre du moyen ? Que pense-t-on de celui qui combat sa propre signature par une chicane de plaideur gascon ?
Par quel canon de l’église V. G. justifierait elle le refus de rien avoir à faire avec des billets où l’on voit le nom du Procureur de l’Évêché, ni avec le certificat de la Banque qui montre où est allé l’argent !
Si encore, Mgr. il s’agissait d’une créance surgie du cours habituel des affaires ; d’un litige à propos d’une dette ordinaire ; je trouverais cela moins dur ! Mais il s’agit d’une somme donnée, et V. G. repousse une demande légitime pour se réfugier dans la légalité la plus pointilleuse ! Si je ne pouvais expliquer la transaction et prouver mes billets, je paierais deux fois ! Et si j’obtiens justice, ce sera par la Cour, et non, ce semble par la conscience du donataire ! Encore une fois Mgr : comment V. G. ose-t-elle parler de mon astuce ?
Que Dieu me garde, Mgr. de rejeter la moindre responsabilité de ce qui se passe sur vos prédécesseurs ! Jamais, certes, ils ne m’eussent traité de la sorte. Jamais, j’en jurerais, ils n’eussent cherché à se prévaloir d’une erreur ou d’un oubli ! Et cela prouve tout simplement que même avec les Évêques irréprochables il est bon de prévoir la possibilité d’un successeur affectionnant la ressource légale !
Et maintenant M. je Secrétaire ne soufflera mot naturellement ; nous en avons sa parole, qu’il saura probablement mieux observer que la justice à mon égard. C’est justement dans un cas comme celui-ci, en effet, que le silence est d’or : 1° parce qu’on ne voudrait pas lâcher l’or que l’on a reçu : 2° parce que l’on ne saurait probablement trop que dire. Naturellement alors la langue devient un meuble incommode.
Or V. G. ayant décidé d’agir à la lettre d’après cette belle maxime tirée du Coran, et se réfugiant dans le mutisme, il ne me reste d’autre ressource, pour la forcer de parler justice et raison, que de l’amener en Cour par une action civile sommant V. G. ou de construire l’église ou de remettre les deniers souscrits pour cet objet. Alors il faudra bien que les sommes payées se constatent. L’inqualifiable lettre de V. G. est donc la seule cause, vu le refus subséquent d’admettre ce qui est juste, de deux procès que je me trouve forcé de lui intenter ; l’un pour protéger ma réputation, l’autre pour forcer un donataire ecclésiastique de reconnaître ce qu’un donateur laïque lui a payé. Ceci me rappelle, Mgr. que le quatrième concile de Carthage défend aux Évêques de plaider pour leurs intérêts temporels. À combien plus forte raison, Mgr. leur est-il défendu de le faire pour soutenir une attaque injuste contre la réputation d’autrui ?
Enfin Mgr. passons à ma sœur, Mme Laframboise, à qui V. G. a fait faire le reproche public de n’avoir pas payé un sou sur sa souscription. Laissons de côté la suprême inconvenance de traiter ainsi une femme qui avait bien fait quelque chose pour les institutions religieuses de St. Hyacinthe, et qui, n’eût-elle pas payé, était dans son droit puisque l’église, objet de sa souscription, ne se construisait pas.
Mais que dire, Mgr., d’un établissement épiscopal où l’on tient si bien les livres que quoique la souscription de Mme. Laframboise semble être intégralement payée, il n’en parait rien aux livres ?
M. le Secrétaire admet $200 payées par Monsieur Laframboise, mais ce Monsieur a en mains un reçu pour £88