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rêts du capital souscrit ne forment pas partie de la souscription, mais je dois informer V. G. que cette prétention n’a pas cours parmi les laïques. Je me permets de trouver aussi que quand les intérêts augmentent un capital souscrit en pur don d’un tiers, et même des deux tiers pour ceux qui auraient payé en dix ans, un donataire consciencieux pourrait au moins en tenir moralement compte au donateur. Parmi les laïques honnêtes, Mgr. que dirait-on d’un homme qui refuserait d’en tenir légalement compte ? Mais que dira-t-on d’un Évêque donataire qui semble n’en vouloir tenir compte ni légalement ni moralement ?

La question est d’une simplicité fabuleuse, au fond. L’évêché a-t-il profité de l’intérêt comme du capital ? Certainement oui ! Donc quand j’ai payé $400 en capital et $200 en intérêts, il me semble que l’on a fort mauvaise grâce à me dire : « Vous ne nous avez réellement donne et payé que $400, et je ne vous dois pas la première syllabe d’un remerciement pour les $200 d’intérêt. Je serais curieux, Mgr. de savoir ce que la religion en pense.

Voilà pour la famille. Venons à moi maintenant.

En disant que toute la famille n’a payé que $1680, M. le Secrétaire affirme par là même que je n’en ai payé moi-même que $480, mais j’ai le propre état de M. le Secrétaire qui porte les intérêts payés par moi à $252. Donc d’après les livres de l’Évêché, j’ai payé $732 et non 480.

L’Évêché peut sans doute avoir quel qu’intérêt à ce que l’on ne parle pas des intérêts : mais moi, Mgr. j’ai intérêt de deux manières à ce qu’on en parle : 1°. parceque l’on me conteste le chiffre total que je prétends avoir payé : 2°. parceque s’il faut me rembourser les sommes reçues, il faudra bien rembourser l’intérêt comme le capital. V. G. semble en effet avoir su ce qu’elle faisait en recommandant à son Secrétaire d’informer le public qu’il se réfugiait dans le mutisme, car je ne vois pas trop comment il montrerait que les intérêts qu’un donateur consent à payer ne font pas partie de sa souscription.

J’ai donc, Mgr. d’après les livres de l’Évêché, payé $732, c’est M. le Secrétaire qui m’en fournit l’état signé de sa main. Or je prétends avoir payé $1342 : il y aurait donc $610 qui n’auraient pas été portées à mon crédit. Ici donc surgit la question de la bonne tenue des livres de l’Évêché.

Or Mgr. j’ai en mains deux billets, l’un, en date du 30 juillet 1855 pour £91.9.0, et l’autre en date du 22 juin 1857, pour £660.0.0 que je prétends avoir passés à l’Évêché comme acompte sur ma souscription. Ces billets ont été escomptés à une banque au profit de l’Évêché et payés par moi puisqu’ils sont entre mes mains. Rien de cela n’est porté aux livres, si régulièrement tenus ! !


M. le Secrétaire, agissant par vos ordres, m’a dit, le 28 juillet dernier, en présence de deux témoins, MM. Nault et Bernier, notaires, de St Hyacinthe, (ce qui se passe aujourd’hui, Mgr. me forçant d’avoir toujours des témoins de ce qui se dit entre nous) qu’il ne voulait pas reconnaître ces billets comme ayant été payés à compte de ma souscription.

— Mais, lui dis-je, si je vous produis le certificat de la Banque que c’est l’Évêché qui a retiré l’escompte de ces billets, admettrez-vous que je vous ai payé les montants qu’ils représentent !

Je ne puis rien avoir à faire avec des billets, m’a-t-il répondu.

Ainsi, Mgr. voilà une somme de $605.80 que je me crois honnêtement sûr d’avoir payée à compte de ma souscription, (en sus des $732 en capital et en intérêt déjà portées aux livres) et ceux à qui j’ai fait présent de la somme totale refusent non seulement de l’admettre, mais même de discuter la chose à l’amiable ! On ne veut rien avoir à faire avec des billets ! ! et cela quoique J’aie le certificat de la Banque que, l’Évêché a fait escompter à son profit !

V. G. profite donc de ce que j’ai donné mes billets en toute confiance sans en prendre de reçu, pour contester, ou refuser d’admettre mes paiements ! Comme il est agréable, Mgr. d’avoir