comprend Mgr ; mais quand un homme, fût-il Évêque, attaque le caractère d’autrui, cet homme et même cet Évêque est tenu par toutes les convenances sociales et morales de prouver ses dires.
Si je suis encore estimé dans St. Hyacinthe, Mgr. en dépit des efforts publics et privés de V. G. pour démontrer que je ne le mérite pas, — efforts dans lesquels V. G. n’a pas été particulièrement heureuse, elle me permettra bien de le constater ici — cela vient uniquement, Mgr. de ce que, dans mes rapports passés avec les citoyens de St. Hyacinthe on ne m’a jamais vu, à propos d’une même question, faire diverses propositions et puis finalement les retirer toutes sans explication, comme V. G. le fait depuis six ou sept mois à propos de la construction d’une église !
Quand j’ai dû agir avec les citoyens de St. Hyacinthe, il ne m’est jamais arrivé de créer chez eux le soupçon que j’eusse une arrière-pensée que je refoulais au plus profond de mon esprit pour la manifester plus tard. Voilà, Mgr. pourquoi on a conservé de la confiance en moi ! J’ai toujours joué cartes sur table. Voilà mon secret, à moi, que je communique volontiers à qui veut en profiter. Je n’ai jamais dit un mot, ni fait un acte qui ait pu porter mes amis de St. Hyacinthe à soupçonner ma sincérité. Je n’ai jamais rien fait, ni rien voulu faire dans St. Hyacinthe sans consulter auparavant le public. Et si on a été généralement de mon avis, c’est uniquement parceque je proposais des choses utiles et justes. Si j’eusse agi autrement, Mgr. mon influence, aujourd’hui, serait exactement au niveau d’une autre influence qui, en dépit de ressources multiples et d’une activité infinie dans les subalternes, n’a pas encore pu réussir à s’implanter dans l’endroit, justement parce que le fait d’une arrière-pensée sautait aux yeux les moins clairvoyants.
Au reste, Mgr. si je conserve dans St. Hyacinthe l’influence que V. G. veut bien me faire l’avantage de constater — ce qui revient tout simplement à dire que l’on y a confiance en moi, fait qui n’indique guère un homme sans caractère et sans véracité — et si cette influence est funeste parce que je suis un homme de ce calibre, cela semblerait indiquer que les citoyens de St. Hyacinthe sont beaucoup du même calibre. Je leur passe donc le compliment, Mgr. puisqu’ils me ressemblent : à eux de voir ce qu’ils en feront.
Maintenant, Mgr. arrivons aux chiffres.
V. G. donne injonction formelle à M. le Secrétaire de réaffirmer tout simplement l’exactitude des livres de l’évêché, et naturellement il obéit avec plaisir parce qu’il est secrétaire, et avec bonheur parce que c’est lui qui tient les livres. Cela se comprend sans peine. Voyons donc ce qui en est.
Si l’assertion que les livres sont bien tenus vaut celle que la famille n’a payé que $1680 sur la somme qu’elle a donnée, je crois franchement Mgr. que votre cause a besoin de médecin.
M. le Secrétaire affirme que nous n’avons payé en tout, — ni plus ni moins, dit-il-que $1680.
Mais, Mgr. j’ai en mains les états que m’a fournis M. le Secrétaire lui-même ; ils sont écrit de sa main ; et ces états constatent qu’en sus des $1680, Mme. Dessaulles mère a payé en intérêts $192.40. M. G. C. Dessaulles, $122, et moi-même $252, en tout $566.40.
Pourquoi donc, M. le Secrétaire n’admet-t-il pas devant le public le versement de cette somme, dont ses états, pris dans les livres de l’évêché, constatent le paiement ? « Ce sont des intérêts, » m’a-t-il dit dans une entrevue, « et nous n’en devons pas compte. » En admettant que vous n’en deviez pas compte, Mgr. — ce qui est certainement erroné — ne dites donc pas au moins que nous n’avons payé d’après les livres, que $1680 quand ces même livres constatent au contraire $2246.40. C’est cette dernière somme et non l’autre qui, d’après les livres de l’Évêché a été vraiment reçue.
Nous verrons plus loin ce qui lui manque.
Maintenant la prétention de M. le Secrétaire est clairement que les inté-