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Et puis quelles raisons donne Son Excellence pour justifier son refus de dissoudre ?

1o. Que le ministère ne possède pas la confiance des Chambres qui ont passé des votes de non-confiance contre lui.

Or, loin que ce fût là une raison en faveur de la non-dissolution, c’était au contraire la plus péremptoire qui se put donner au soutien de la demande du ministère Brown ; car si ce ministère eût été soutenu par une majorité de la Chambre il n’aurait eu aucune raison de demander une dissolution. Sa demande de dissoudre la Chambre était la conséquence directe et forcée de l’hostilité systématique qu’elle avait montrée. Ce sont évidemment les Chambres hostiles et non les Chambres amies dont un ministère est justifiable de demander la dissolution. Cette raison ne montre donc pas sous un jour très favorable le jugement et l’esprit de d’appréciation de Son Excellence.

Et plus loin. — « On prétend que la Chambre actuelle ne représente pas le pays. Si tel était le cas, le Gouvernement se trouvant en minorité dans une pareille Chambre n’avait aucune raison de faire place au gouvernement actuel. Son Excellence ne peut raisonnablement admettre cette prétention. »

Et si la Chambre représentait vraiment le pays, comme Son Excellence le prétend, comment donc Son Excellence a-t-Elle pu accepter la résignation d’un ministère soutenu par la majorité de cette Chambre ?

C’est donc lui, le Gouverneur, et lui seul, qui a mis son administration à la porte ?

Ce n’est pas sur la Chambre que retombe la responsabilité de la résignation, c’est évidemment sur le Gouverneur seul qui l’accepte sans hésitation.

Son Excellence reconnaissait donc la nécessité de former une nouvelle administration ! Cette nouvelle administration étant une nécessité créée par le propre acte de Son Excellence, — l’acceptation d’une résignation sans motifs légitimes, — Son Excellence était donc tenue constitutionnellement et personnellement à sup-