graves raisons au soutien de sa demande de dissolution ; la Chambre avait agi avec une exagération d’esprit de parti sans exemple dans les annales parlementaires ; elle avait offert à ce ministère l’opposition la plus factieuse qui se soit jamais vue ; elle avait commis le plus outrageant déni de justice dont jamais hommes politiques aient été victimes ; elle avait refusé « même un ajournement d’un seul jour ; » elle avait exigé des déclarations explicites d’hommes qui n’avaient plus le droit de les exprimer dans son enceinte : elle n’avait tenu aucun compte d’un précédent entièrement péremptoire contre la marche insolite qu’elle adoptait, celui offert par le délai accordé à l’administration McNab pour définir et expliquer sa politique, quand cette administration n’avait « qu’un seul de ses membres hors de la Chambre, » pendant que « pas un seul des membres » de l’administration Brown n’avait conservé son siége ; de plus, le Gouverneur, à la demande duquel l’administration Brown était arrivée au pouvoir, avait évidemment contracté envers elle l’obligation de lui donner cordialement tout le support constitutionnel auquel elle pouvait justement s’attendre ; en un mot les circonstances, cette année, ne laissaient pas d’autre alternative qu’une dissolution, sans quoi le gouvernement constitutionnel n’est plus qu’une dérision et un jeu d’enfant, et malgré toutes ces raisons si concluantes, le Gouverneur refuse !
L’année dernière il avait consenti par pure condescendance envers un parti politique ; cette année il refuse en dépit des plus puissants motifs et se retranche derrière ses devoirs envers la Reine et le pays qui, dit-il, sont plus importants que ses devoirs envers les partis. L’année dernière, ses devoirs envers la Reine et le pays l’avaient-ils empêché de dissoudre le parlement sans aucune nécessité politique quelconque ? Non, il faut avouer, et cela sera universellement admis quand l’excitation actuelle se calmera, ou que le Gouverneur a montré un esprit de parti et de favoritisme tout à fait condamnable chez un homme de sa position, ou qu’il a montré une incapacité très voisine de l’ineptie.