Page:Dessaulles, Barnabo - Dernières correspondances, 1871.djvu/3

Cette page a été validée par deux contributeurs.

DERNIÈRE

CORRESPONDANCE


ENTRE LE


CARDINAL BARNABO ET M. DESSAULLES.


Séparateur


En Octobre dernier, l’hon. M. Dessaulles recevait de MM. les Administrateurs du Diocèse de Québec une lettre dans laquelle on lui faisait part de certaines communications que Son Éminence le Cardinal Barnabo, préfet de la Propagande, leur avait donné instruction de lui transmettra. Diverses circonstances, et surtout la multiplicité de ses occupations, avaient empêché M. Dessaulles de répondre à ces communications qui lui avaient été faites de la part du Cardinal ; et il s’était contenté d’en accuser réception à Messieurs les administrateurs, leur demandant néanmoins une traduction de la lettre du Cardinal, ce qui lui fut refusé.

M. Dessaulles ayant répondu le 10 Mars au Cardinal Barnabo, offrit à l’Institut-Canadien de lui faire part de la lettre du Cardinal et de sa réponse à cette lettre. Cette communication fut fixée pour la séance du 13 Avril.

Quand les affaires de routine eurent été expédiées, M. le Président informa l’Assemblée que M. Dessaulles était prêt à lui faire la communication des documents promis, et M. Dessaulles la fit précéder des remarques suivantes qui furent souvent interrompues par de vifs applaudissements.


ALLOCUTION DE M. DESSAULLES.


Avant de vous donner communication, Messieurs, de la lettre du Cardinal Barnabo et de ma réponse, je crois qu’il n’est pas inutile de vous rappeler succinctement les différentes phases de notre lutte avec l’autorité diocésaine, lutte qui n’a jamais eu d’autre objet de notre part que de défendre le champ de l’étude, le domaine de la pensée, contre des empiétements que l’on n’ose plus se permettre dans les pays qui sont à la tête de la civilisation, mais que l’on cherche encore à faire accepter dans ce pays comme chose légitime et salutaire.

Vous savez tous que la difficulté remonte à 1858. Une scission eut alors lieu dans l’institut. Cette scission fut provoquée par quelques per-