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les opiniâtres

La nuit tombée, Ysabau les mit au lit. Alors, sous la grande flambée de lumière qui jaillissait de l’âtre, les enfants montrèrent patte pelue ; ils devinrent de petits saints pour prolonger l’heure ; jamais rien ne s’était vu d’aussi caressant et d’aussi gentil. Mais la chaleur triompha de leur résistance ; ils s’endormirent dans un désordre de chevelures soyeuses et déjoués roses.

— Alors l’an prochain, nous bâtissons, Ysabau ?

— Nous bâtissons, Pierre.

Un linge et une assiette à la main, Ysabau se tenait debout devant lui. Elle le regardait de ses yeux pers ; elle s’éloignait, chaque mouvement mettait en valeur l’architecture parfaite de son corps. Elle revenait. Ses yeux promenaient leur fluide de caresse.