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LA FIN DE LA TERRE
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d’animaux de la jungle couraient affolés. Plus tard, les canons électriques entrèrent en scène rien ne fit ; il y avait toujours des bêtes pour remplacer celles qui étaient hachées par la mitraille invisible des merveilleux instruments de mort. Au devant de la vague animale qui déferlait on voyait les mammouths géants du Dr Sindh. Leurs chairs labourées par les obus percutants ou éclatées par le rayon électrique des canons de défense mettaient à jour des tibias solides comme des colonnes de temples antiques. Ces masses sanguinolentes avançaient pesamment sans tomber. Puis venaient les lions nerveux, le pelage tacheté des léopards, des jaguars, des panthères, le corps souple des pumas, des tigres, des hyènes qui ricanaient, des chacals hypocrites : tout cela respirait la plus affreuse férocité et la plus étrange détermination de passer. La horde innombrable se heurta à la barrière d’acier électrisée. La mort fit son œuvre pendant quelque temps, carbonisant les corps, réduisant en poussière les pachydermes annihilés au contact de l’acier mortel. Mais la vague était trop formidable et les travaux de défense tombèrent sous l’effort des bêtes. C’en