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LA FIN DE LA TERRE
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leuses dissimulées crachaient leurs aiguilles d’acier et les individus tombaient par rangs serrés, hurlant la mort, se tordant dans des spasmes nerveux ; puis les tigres, les lions, les panthères bondissaient, fouillaient les chairs tièdes, remuaient les entrailles des cadavres, augmentant ainsi l’horreur de l’orgie sanglante. La nuit, les réflecteurs des aérobus interrogeaient le sol. De loin en loin, on apercevait des groupes d’hommes hagards qui fuyaient sans but, éperdus, pris de folie.

Le Dr Sindh, de l’Institut de biologie de Bombay fut heureusement hissé à bord du K-1000. C’est lui qui raconta la fin de son malheureux pays. Stinson l’écouta avec grand intérêt. La fin de Bombay, sur la mer d’Oman, avait surtout présenté des scènes d’indescriptible horreur. En peu d’heures les autorités de cette ville de 6,500,000 habitants avaient fait dresser du côté de la plaine des murailles d’acier dont les plaques furent soudées au chalumeau ; dans des casemates disséminées sur un secteur de 200 milles, des instruments contrôlés par la radiovision devaient déclencher des explosions formidables ; ordre avait été donné à tous les habitants de la région de