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LA FIN DE LA TERRE

Hertz, moteurs très économiques, il va sans dire. Les dynamos de la Baltique fournissaient des milliards de volts à l’industrie et à la vie économique de la Suède. De semblables usines avaient été installées dans les mers où la perturbation universelle n’avait pas trop bouleversé les grands fonds.

Le Dr Gustav Ohms fut le premier à rompre le silence relatif qui régnait dans la salle, car à tout instant le cliquetis des différents instruments électriques coupait court à toute velléité de paroles :

— Messieurs, la fin approche, ce n’est plus qu’une question de temps. La terre est usée comme une vieille femme dont les membres s’arcboutent et que la paralysie étreint déjà. Tous les pays du globe sont rongés par d’affreux ulcères ; la nécrose s’est emparée du sol ; l’ossature du globe se disloque comme rongée de tuberculose. Il est impossible de traiter la planète. Le médecin des Mondes, l’Esculape des immensités est sans doute au chevet de quelque astre moribond aux confins de l’univers ; il n’a pas le temps de s’occuper de notre terre où grouille la vermine humaine.