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LA FIN DE LA TERRE

servateur, nos savants possèdent toute la science et de concert avec nos artistes, ils reconstitueront sur Mars une France nouvelle.

Il nous faut partir malgré notre détermination ancienne de rester car le sol national est secoué de longs frémissements. Le grand corps de la terre se meurt et demain… demain ce sera le naufrage. Ah ! Montigny tu n’as pas pensé à ce que pouvait être le naufrage du globe ! Le globe ce n’est pas la « Méduse », ami. Il y avait le radeau, la mer, la terre, mais quand la terre sombrera il n’y aura que l’immensité… ou Mars lointaine.

Voudrais-tu rester à bord du navire en feu que les flancs de la mer attirent. Rappelle-toi le Radeau de la Méduse, le célèbre chef-d’œuvre de Géricault que tu conserves.

La « Méduse » qui avait à son bord cent quarante-neuf personnes fit naufrage à cent milles en mer sur la côte occidentale d’Afrique. Ces cent quarante-neuf malheureux se réfugièrent en hâte sur un radeau qui, pendant douze jours vogua à l’aventure sur une mer hostile. Au bout de ce temps, l’Argus, un brick, recueillit quinze survivants. Des scènes