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LA FIN DE LA TERRE

tout au bout de l’ancien pont Alexandre III, remplacé depuis deux siècles par le monumental arc de triomphe jeté sur la Seine pour commémorer la victoire navale des Français sur la ligue des peuples de l’Ouest africain, victoire remportée en l’an 2367 et qui avait permis à la France de continuer la pacification de l’Afrique réfractaire aux idées françaises.

Dès le matin du vingt-six décembre, de l’immense empire colonial français étaient arrivés les commissaires de l’Union des peuples, à laquelle était affilié et dépendait le gouvernement de la France et de ses colonies.

Le président, Alexandre Saintes, originaire de Tamatave, mais arrivé par la force des choses au plus haut poste de sa nation, communiqua à son cabinet, qui la connaissait déjà, la renversante déclaration que le savant Herbert Stinson avait faite au Congrès mondial de l’Union des Peuples, tenu à New-York. La France était en danger puisque déjà son littoral atlantique se lézardait ; mais le danger était plus grand encore parce qu’il fallait s’arrêter à la sinistre alternative de quitter le sol français.