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LA FIN DE LA TERRE
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à cause de Lui les Empires établis tombèrent sous la force de la doctrine nouvelle.

L’ère de l’Hégire commencée en l’an 622 possède une histoire mystérieuse, pleine de charme, mais non exempte de sang. Jérusalem était fièrement assise sur les collines que le soleil dorait, mais ses énormes murs gris constituaient un défi à Saladin car ils dissimulaient un Godefroy de Bouillon, un Jacques Maillé, usurpateurs d’un pays qui était sien, croyait-il. Du haut des minarets, à l’heure du muezzin, la guerre sainte fut prêchée et les sables chauds du désert montèrent vers les astres comme pour les avertir que la plaie de l’homme continuerait de saigner.

L’année s’en va, grain de sable, qui s’ajoute aux rives de l’océan des âges, et demain l’aube de l’an neuf se lèvera.

Que nous sommes petits dans le temps, qu’il est mesquin de compter par années quand on envisage l’incommensurable éternité !

À quoi bon surveiller la fuite de nos jours si nos cœurs ne s’affinent pas en vieillissant, à quoi bon !