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IV

LA PANIQUE DES MILLÉNAIRES


Ce matin-là, la grisaille se promenait dans les nues, elle hantait les interminables sentiers que l’on sent exister au-dessus de nos têtes et qui mènent à des mondes fabuleusement éloignés ; des avenues se dessinaient à travers le champ aérien, elles se bordaient très vite de peupliers imaginaires dont les cimes caressaient les brumes lointaines.

Et puis tout cela changeait, devenait chaos, se heurtait ; il semblait que d’innombrables mouettes avaient laissé là leurs plumes d’argent et étaient allées se blottir dans quelque caverne obscure, au cœur de la tempête ; le tourbillon se formait et les orbes de la tourmente allaient, aux confins du firmament, jeter l’émoi dans les cités fugitives et vaporeuses, formées de nuages tranquilles. Main-