Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

36
LA FIN DE LA TERRE

avait été engloutie dans un épouvantable glissement vers le Pacifique. Une partie de l’Amérique du Sud effacée, 43,000,000 de personnes broyées par la chute de l’ossature monstrueuse des Andes ou noyées par l’océan qui mugissait aux portes des villes croulantes avaient éveillé l’attention des peuples du globe. L’Union des nations latines du sud avait été forcé d’établir une zone de cent milles de largeur des bords tourmentés du Pacifique à la terre habitable. Le sol était perpétuellement en mouvement et le continent s’affaissait sans cesse dans les abîmes marins. C’était comme un chancre hideux qui eut rongé le globe.

On prévoyait que le continent sud-américain serait englouti tout entier avant la fin du siècle. Treize années avaient suffi à détacher les deux Amériques, inonder complètement l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay ainsi que la région sud-est du Brésil et ensevelir à de grandes profondeurs une partie du Pérou, de l’Équateur et de la Colombie. Toute la partie ouest du Vénézuéla, l’isthme de Panama et la partie sud du Nicaragua reposaient