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LA FIN DE LA TERRE
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eux, définitif et sans espoir de sursis. Mais ce ne fut qu’un léger feu de paille ; le plus étrange fatalisme continua de caractériser la vie du monde asiatique.

Depuis environ soixante ans la navigation avait cessé sur presque toutes les mers du monde. Les océans en furie roulaient des vagues qui frôlaient presque les aérobus évoluant à mille pieds dans les airs. Tous les services océaniques avaient été discontinués, les paquebots mis au rancart et remplacés par des aéroplanes gigantesques mus à l’électricité. Les vaisseaux de l’air pouvaient contenir jusqu’à six mille passagers de cabines. La durée des voyages était d’ordinaire fort courte puisque le trajet Paris-New-York se faisait en cinq heures.

Les océanographes mobilisés par l’Union des peuples, fondée en 2362, avaient découvert que tous les fonds marins étaient en mouvement et que la formidable pression intra-terrestre due à l’attraction solaire, en était la cause. D’ailleurs le cataclysme mondial était commencé puisqu’en 2367 toute la chaîne des Cordillères des Andes, depuis le Vénézuéla jusqu’à l’extrémité sud du Chili