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LA FIN DE LA TERRE

éveil, car à toutes heures de la nuit et du jour les aérobus y apportaient une contribution énorme de voyageurs.

Cependant, aucun bruit de l’immense agglomération ne parvenait à couvrir la voix majestueuse des Rapides de Lachine au cœur desquels Dove Castle reposait.

À l’arrivée du maître le château avait allumé ses feux. Mesure de prudence utile à la tombée du jour à cause des milliers d’avions de particuliers qui sillonnaient les nues et ne manquaient jamais de venir admirer l’Île au Diable et son château tout en prenant l’air frais des crépuscules au-dessus du fleuve tourmenté. L’établissement, avec ses hauts mâts et son enchevêtrement d’antennes constituant un danger, Stinson avait fait installer des lampes au néon un peu partout sur les toits de l’immense construction.

Le repas du soir attendait les deux hommes dans une salle attenant au laboratoire du docteur Stinson. Il était composé comme d’habitude d’aliments synthétiques qui furent absorbés sans charmes. Les hommes de ce siècle ne s’attardaient guère à table : ils avaient