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LA FIN DE LA TERRE

énormes enfonçaient dans le sol mou de la planète. La paléontologie nous a montré les fossiles de ces animaux de la préhistoire dont l’existence nous semble être d’un domaine plus improbable encore que la légende. Ils vivaient pourtant au cœur de cette humidité chaude qui saturait l’atmosphère du globe ; les uns, au sein des ondes tourmentées, traçaient d’énormes sillons à travers les flots puissants qui, cependant, se séparaient pour laisser passer les monstres affolés ; d’autres, lourdement, traînaient des corps géants semblables à des tours, la masse de leurs chairs devait rendre effroyable leur vision. D’autres encore, chauves-souris ceux-là, s’élevaient de grands bois de fougères et montaient vers le soleil allongé des premiers temps de la terre.

Ne vous semble-t-il pas que tout cela soit du domaine du rêve tant l’aveuglante traînée de siècles qui nous sépare du premier jour de notre globe semble se perdre dans la lointaine nuit des temps ? Nous pourrions croire sans les affirmations de la science, que la terre a toujours existé. Elle a pourtant connu sa période de transformation intense, aux premiers âges.