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LA FIN DE LA TERRE
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Vers le soir du 1er janvier 2406, alors que le cataclysme semblait augmenter sa rage d’après les vigies qui veillaient au quatre coins du monde dans des avions stationnaires, Stinson ordonna la mise en mouvement des moteurs de la flotte aérienne. Des ordres brefs se succédèrent, que les haut-parleurs lançaient dans l’espace et que les récepteurs transmettaient dans le calme des cabines des navires de l’air.

Un frémissement secoua les grands corps qui dormaient dans la plaine, puis les monstrueux avions innombrables montèrent lentement vers les nues traîtresses.

Se rendraient-ils au but ?

Reviendraient-ils dans cent jours sauver les autres hommes qui les regardaient partir, ou trouveraient-ils le désastre dans quelques détours cachés au fond des immensités silencieuses ?

Ceux qui montaient vers les nues regardaient mourir la terre, ils la voyaient semblable à une armée au bivouac, avec ses milliers de feux allumés sur les collines et dans la plaine. Au-dessus d’eux s’étendaient les es-