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LA FIN DE LA TERRE

bizonde dans les flots bouillants d’une mer bondissante.

Partout la main de Dieu s’était appesantie sur la création. C’était la fin du monde.

En toute hâte le Haut-Comité de l’Union des Peuples s’était transporté sur les lieux de l’embarquement.

Stinson lui-même avait dû abandonner l’île au Diable, car les sismographes de Dove Castle rapprochaient l’épicentre d’un tremblement de terre qui avait ébranlé les Laurentides, le système de monts le plus ancien du monde.

Le bouleversement intérieur du globe entrait dans une nouvelle phase.

La terre se mourait. L’ulcère qui la rongeait avait pris des proportions universelles. La chair du globe se crevassait.

L’homme était traqué comme une bête fauve.

Durant les derniers jours de l’année, l’embarquement de trois cent quatre-vingt-dix millions d’hommes s’effectua. Les soixante-cinq mille aérobus regorgèrent de fuyards dociles et effrayés.