Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA FIN DE LA TERRE
101

ritoire français. Pau, Tarbes, Carcassonne avaient agonisé sous la cendre et le feu et bientôt les secousses sismiques rendirent la vieille France inhabitable.

La mer du Nord n’était plus une mer c’était un maëlstrom qui semblait vouloir engloutir la Grande-Bretagne toute entière. Du cap Land’s End à l’extrême nord de l’Écosse, la mort avait fauché sans relâche. Le sol était labouré, Londres morte, plus une âme ne restait dans ce pays malheureux. Au large de la mer d’Irlande, une vague sans cesse renaissante balayait la verte Erin désertée.

Les Dunes du Néfoud en Arabie s’étaient embrasées comme un grand feu de bois sec et le brasier ardent brûlait sans devoir jamais s’éteindre ; l’incendie s’étendait avec son crépitement de montagnes que la planète mourante élevait ou précipitait dans des cratères sans limites, Bientôt un fleuve de lave se dirigea vers la mer noire déversant ses flots de mort sur Jérusalem, Jaffa, St-Jean d’Acre, Damas, Beïrout, Tripoli ; hachant tout le littoral de la Méditerranée ; se frayant un passage à travers la Mésopotamie, l’Arménie, détruisant les monts Pontiques, entraînant Tré-