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LA FIN DE LA TERRE
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usines génératrices de l’air sub-atmosphérique. De Niagara arrivait, par voie des airs, le fluide nécessaire au fonctionnement de puissantes dynamos. Personne n’était admis aux alentours et quiconque s’y serait hasardé aurait été volatilisé par les effluves mortelles se dégageant des cuves dans lesquelles l’azote de l’air, sous traitement, était transformé. Nul bruit, malgré les milliers de bielles et de roues d’engrenage. L’ancienne méthode des coussinets à billes avait fait place à un procédé beaucoup plus pratique. Les arbres de couche n’étaient plus enserrés dans des prisons de plomb ou de cuivre, ils roulaient à un millième de pouce d’une paroi de carbone pure ; le tout était lubrifié au moyen d’huile synthétique sous la pression de deux ou trois atmosphères. D’ailleurs chaque machine fonctionnait dans un vide relatif.

Le froid avait sévi dès les premiers jours de l’automne. L’immense territoire aplani où l’on avait dressé une ville colossale de tentes était protégé par l’air chaud contrôlé, qui était distribué par de puissants appareils dressés au confin nord de cette cité temporaire. L’eau était amenée dans des conduites à fleur de ter-