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IROQUOISIE

s’habiller et se parer. « … Les jeunes femmes et filles semblaient des nymphes, tant elles étaient bien ajustées, et des comédiennes, tant elles étaient légères de pied… » Les Indiens de la Petite Nation ont souffert de la famine l’hiver précédent. Puis on assomme un chien que l’on mange ensuite avec appétit ; les bleuets sont délicieux. Tout le long de la route, les tribus convoitent les farines de maïs des Hurons ; elles tentent de les extorquer, de les voler, de les échanger. C’est l’un des principaux articles du commerce des Hurons.

Champlain revient sur le sujet de la paix en 1624, peu de temps avant le retour de Sagard. Il veut alors calmer un chef algonquin, Simon, le furieux, qui tente d’organiser une expédition de guerre contre les Iroquois. C’est mal choisir son temps, Iroquois et Algonquins sont « en pourparler de paix » depuis « trois ou quatre jours »[1]. Champlain le raisonne : Simon infligera un mal grave à son peuple ; il ne faut pas manquer à la parole donnée ; l’individu doit respecter la volonté de la nation ; les Indiens ne doivent pas mécontenter les Français. Mais ce forcené demeure récalcitrant, Champlain doit employer la menace. Il croit avoir réussi, mais le sentiment de la vengeance est tout imprégné dans le sang de ce primitif.

En cette circonstance, Champlain donne des pois pour un festin, « comme est leur coutume, quand il est question de faire accord, ou autres choses semblables ».

Peu de temps après, des Montagnais partent pour l’Iroquoisie avec la qualité d’ambassadeurs. Ils reviennent au début de juillet, après un voyage de six semaines, entrepris « pour contracter amitié »[2]. avec les Iroquois. Ils apportent d’excellentes nouvelles. Ils ont été « très bien reçus des Iroquois qui leur firent tout plein de bonne réception, pour achever de faire cette paix… » Un incident a failli tout gâter : le dénommé Simon faisait partie de l’ambassade ; à peine hors des portes de la bourgade, il a tué un Iroquois rencontré par hasard. Ses compagnons ont

  1. Œuvres de Champlain, v. 5, p. 117.
  2. Idem, v. 5, p. 130.